Histoire quand tu me tiens !

Des bêtes et un homme

 

Je vais vous conter une petite histoire que je tiens de l’un de mes amis, et qui date, au moins, d’une quarantaine d’années. Certains l’a trouveront banale, et elle l’est ; d’autres, y verront, peut-être, matière à philosopher…Peu importe…

Elle commence ainsi : « Que ferais-tu, m’avait-il dit, si tu te trouvais, un soir, face à face à un gros rat qui se serait introduit chez toi ? Ma foi, lui avais-je répondu, je chercherais à le faire sortir car j’ai plutôt peur des rats et ils évoquent pour moi l’insalubrité.

Eh bien, je viens de connaître une telle situation, avait-il poursuivi ! En rentrant dans ma cave, je suis tombé sur un magnifique rat noir ; il était à un mètre de moi et ne bougeait pas ; il me dévisagea d’un regard singulier qui m’intrigua, et je ne savais trop quel parti prendre. En même temps que je prenais progressivement conscience du caractère plutôt extravagant de la scène, je pensais : « Comment donc ce rat a-t-il bien pu pénétrer dans la cave ? La seule issue était fermée ! Voila une énigme qui me fait penser à celle du « Mystère de la chambre jaune » ! « .

En observant attentivement l’animal, je me rendis compte qu’il était légèrement blessé à la tête. « Curieux, tout de même, qu’il ne détale pas ! Il a l’air fasciné, comme hypnotisé, et pourtant on dirait qu’il implore !  ». Avisant le couvercle d’un carton, assez grand, posé à proximité, je m’en saisis et entrepris de l’approcher doucement du rat, pour l’inviter à monter dessus ; dès que ce carton fut devant lui, il ne se fit pas prier pour s’y installer ! Je me dirigeais alors prudemment vers la sortie et disposais mon « bagage » dans le jardin, à quelques dizaines de mètres au-delà de la maison, et en fis sortir, avec précaution, mon visiteur.

Pendant cette opération, il était resté à peu près tranquille, s’agitant tout de même un peu lorsque les accidents de terrain provoquaient des secousses… « Voila un rat bien confiant, pas trouillard, le bougre ! ».

Il me vint alors à l’idée qu’il avait peut-être faim et je me dis qu’il fallait faire preuve d’ouverture d’esprit et de compassion et récompenser son attitude conciliante et la confiance qu’il me témoignait. Je me décidai donc à faire un pas supplémentaire sur la voie de la fraternité universelle : je décrochai un petit morceau de lard, fixé à proximité à l’intention des oiseaux du voisinage,  et j’en fis présent à mon nouvel ami le rat. Il essaya de manger ce mets mais, manifestement, éprouva  quelques difficultés à exercer sur lui ses talents de rongeur.

 Décidant de laisser cet animal à la quiétude de l’endroit, je rentrai chez moi.

Une demi-heure passa, peut-être plus. J’eus soudain envie de le revoir. Je pris une pomme et me rendis là où je l’avais laissé. Il était toujours là et, une nouvelle fois, son regard chercha le mien…Il s’attaqua à la pomme que je lui tendis. Je l’observai un moment puis je rentrai.  

Beaucoup plus tard, alors que la nuit tombait, j’entendis un miaulement puissant traversant une fenêtre ; je regardai en direction de celle-ci et je vis un magnifique chat, d’un blanc immaculé-plus blanc que blanc, aurait dit Coluche ! J’ouvris la porte d’entrée. Il se glissa, sans crainte, dans le couloir. Il me suivit, en m’accompagnant de vocalises affectueuses. Je ne l’avais jamais vu et, dans le quartier, je ne connaissais aucun chat blanc. Curieusement, les autres félins du secteur ne s’étaient pas manifestés pour protéger leur territoire de l’intrus. Bizarre, bizarre !

Soudain naquit en moi une profonde inquiétude pour le rat noir. Aussi, je retournai promptement à l’endroit où je l’avais laissé. Il n’y avait plus personne et je notai qu’il n’y avait pas trace de lutte. Je revins dans la maison : le chat avait disparu ! ...et je ne le revis jamais…

J’eus l’impression d’avoir vécu un rêve, ou peut-être un mirage, et pourtant cette sympathique et édifiante petite histoire a bien eu lieu.

 

Guy BOUSSIRON, 25/07/2023

Petite histoire authentique de mon enfance : Le chemin perdu mais…l’école retrouvée…

 

En cette année 1953, j’allais avoir 7 ans et, ma famille et moi, venions de déménager. Nous étions très pauvres, mon père était ouvrier maréchal-ferrant-forgeron et venait de changer d’employeur ; d’où également le changement de domicile.

Notre nouvelle « maison » se situait dans un endroit totalement perdu de campagne, sans voisins immédiats, en limite du ban communal. Elle comprenait, en tout et pour tout, une vaste pièce délabrée et misérable qui servait, à la fois, de cuisine, de salle-à-manger et de chambre commune (nous étions cinq : mes parents, mon frère aîné, ma petite sœur et moi).

L’école primaire se situait à plus de 5 kilomètres et, mon frère et moi, devions nous y rendre à pied. Mon père allait à son travail à vélo. Pour notre 1ère journée d’école, il nous accompagna, à pied, pour nous montrer le chemin.

Le lendemain matin, mon frère étant en retard, je décidais de partir avant lui, seul. De la maison à la route, il y avait un chemin en terre, bordé de vignes et de champs, à parcourir sur plusieurs centaines de mètres. Arrivé à la chaussée, j’aurais du tourner à gauche mais, sans doute parce que je n’avais pas fait assez attention la veille, je tournais, sans hésitation, à droite, et me dirigeais donc à l’opposé de ma destination. Je marchais depuis environ un quart d’heure lorsque je pris conscience que je ne reconnaissais pas l’environnement vu la journée précédente ; le problème, c’est que j’avais déjà tourné à plusieurs carrefours et que j’étais incapable de revenir sur mes pas. Tout-à-coup, je pris peur et me mis à pleurer. La panique s’installa en moi, m’empêchant de réfléchir sur la conduite à tenir. Je me mis bêtement à courir en continuant mon chemin, sans savoir où j’allais. A cette époque, sur les petites routes communales, il n’y avait pas de panneaux indicateurs et, pour celui qui n’était pas familier du coin, il était difficile de se diriger. A chaque carrefour, je ralentissais un peu, je me disais : « Çà doit être par là ! » et je prenais une direction. A un moment, j’étais arrivé dans une agglomération et je crus que c’était celle où se trouvait mon école, mais bien vite je constatais qu’il s’agissait du bourg d’une autre commune. Je me remis à courir, croisant, çà et là, quelques personnes mais je ne demandais rien et personne ne s'interrogea, apparemment, sur la présence de cet enfant inconnu au comportement si singulier. Ce périple dura environ 5 heures.

Entretemps, mon frère avait rejoint l’école et le maître s’étonna que je ne l’accompagne pas. Mon frère assura que j’étais parti avant lui et que je devais être là. Le maître comprit alors qu’il s’était passé quelque chose d’anormal. Il alerta mon père qui travaillait non loin de là. Plusieurs personnes de la commune entreprirent de me rechercher. Mon père emprunta une moto à une personne qui la lui proposa et il roula sur tous les chemins alentours. Ces recherches furent vaines, personne ne me trouva. Pourtant, sur l’itinéraire que j’avais emprunté, plusieurs témoins confirmèrent avoir vu un gamin, son cartable sur le dos, courir en pleurant…Ceux qui me cherchaient virent à quel point je m’étais éloigné de ma destination et l’inquiétude grandit car le périmètre où chercher était devenu de plus en plus grand. La gendarmerie la plus proche, distante d'une vingtaine de kilomètres, fut alertée.

Cependant, ignorant tout de ce branle-bas de combat, alors qu'il était un peu plus de midi , j’arrivais enfin-on se demande bien comment ! –en vue de mon école. La reconnaissant immédiatement, j’accélérais la cadence et rentrais en trombe dans la cour de l’école et me présentais devant la salle de classe ; m’ayant aperçu, la femme de mon maître d’école se précipita sur moi, en me serrant, un peu fort,   et elle m’emmena chez elle, dans le logement de fonction contigu à l’école ; elle fit prévenir son mari et mon père, puis elle me servit un petit déjeuner, avec plein d’attentions et beaucoup de douceur. Et l’après-midi, je fus dispensé d’école pour me reposer avant de rentrer, avec mon frère, à la maison…

Rétrospectivement, certains ont cherché à reconstituer mon périple, sans jamais y parvenir complètement. Ce qui reste mystérieux, c’est que j’aie pu arriver à mon école en ayant cheminé totalement à l’opposé, sur une longue distance, via plusieurs communes, sans jamais emprunter ne serait-ce qu’une partie de la route  que j’aurais du prendre. On a estimé que j’avais parcouru une distance d’au moins 25 kms, voire plus.

Moi-même, je suis incapable, aujourd’hui encore,  d’expliquer cette singulière randonnée. Il y a quelque temps, désireux d'éclaircir ce mystère, j’ai essayé, en utilisant une carte IGN, de définir l’itinéraire que j’avais pu alors avoir parcouru, en passant dans les communes qui avaient été identifiées comme points de mon passage : je n’y suis pas parvenu ! Et , chose étrange, il ne semble pas y avoir de possibilité d’un tel trajet !

Et puis, il y a d’autres éléments qui laissent interrogateurs : par exemple, la distance parcourue par un enfant de cet âge, d’autant qu’il faut prendre en compte le fait que j’étais mal chaussé ( chaussures en mauvais état et trop petites car ayant été portées auparavant par mon frère) ; j’étais un peu fatigué à l’arrivée, mais pas autant qu’on aurait pu s’y attendre…Bref, ce petit fait divers est aussi une sorte d’énigme dont on ne sait trop quoi penser.

Pour ma part, j'ai eu le vif sentiment d'avoir été protégé tout au long de mon expédition, comme cela, d'ailleurs, m'est arrivé en maintes occasions. Je ne sais si je dois le dire mais, parfois, j'ai eu la sensation qu'une "Fée" bienveillante me prenait dans ses bras et me transportait dans les airs puis me déposait sur un chemin...Une idée chimérique, sans doute, pourtant bien présente en moi aujourd'hui encore, plus de 70 ans après cette aventure qui, à l'époque, avait fait la une des journaux locaux !

Je suppose que, vous aussi, vous avez connu, dans votre existence, des évènements qui vous ont  paru curieux ou insolites et dont on ne sait pas vraiment où sont le commencement et la fin…

 

Guy BOUSSIRON, 25/07/2023

 Une manifestation insolite résolue...au téléphone

 

Il y a plus d'une dizaine d’années, un soir, une femme du centre de la France me téléphone pour me demander d’intervenir sur sa maison qui est l’objet de phénomènes paranormaux. Elle m’explique que son mari et elle ont acheté cette maison il y a environ 7 ans et que des bizarreries inquiétantes ont commencé à se manifester il y a à peu près 3 ans. Elle me décrit une de ces situations curieuses et angoissantes que la presse classe inéluctablement dans les faits divers insolites, mystérieux  et inexplicables : dès la nuit tombée, des bruits sourds, frappés dans les murs, résonnent, des lampes s’allument et s’éteignent toutes seules, le poste de télévision crépite, des bruits de pas se manifestent çà et là, des objets tombent sans raison, etc. En me relatant ces faits, l’émotion submerge de plus en plus cette femme qui conclut en me disant qu’elle a fait venir plusieurs médiums professionnels ainsi que des géobiologues et qu’aucun n’a réussi à faire cesser ces anomalies qui se répètent chaque nuit. Elle ajoute que toute sa famille (son mari, ses 3 enfants et elle-même) est terriblement angoissée par ces phénomènes quotidiens et que je suis leur dernier recours.

Je lui explique que je ne suis pas en mesure de venir voir sa maison qui se situe très au-delà de mon secteur d’intervention mais que, si elle est disponible maintenant pour répondre, par téléphone, à mes questions, je serais, peut-être, en mesure de comprendre ce contexte singulier et, par suite, d’y trouver remède. Je lui indique que, puisqu’à l’origine, la maison ne présentait aucune anomalie c’est que quelque chose de nouveau s’est passé il y a 3 ans. Je lui demande donc si des travaux y ont été réalisés juste avant le changement. Dans un premier temps, elle me dit que la maison n’a subi aucune modification depuis son acquisition. Je l’invite à y réfléchir plus profondément , en insistant sur le fait que même une modification mineure à ses yeux peut être importante. Finalement, elle me précise qu’effectivement une cloison a été posée au sous-sol. Je la convie alors à mentionner en quel matériau cette cloison a été construite. Sa réponse est qu’il s’agit d’un mur métallique. En moi, tout s’éclaire ! Et de demander, comme une évidence : « Et cette cloison n’a pas été reliée à la terre ? ». Elle confirme.

Je l’informe alors que je crois avoir trouvé l’explication des phénomènes qui se produisent dans sa maison : la cloison métallique, non mise à la terre, est parcourue par des courants d’induction et rayonne des champs électromagnétiques générateurs de nuisances permanentes. Ainsi est créé un espace où le niveau vibratoire est très bas et donc propice à la venue d’entités fortement négatives.

Je lui propose de demander à son mari de faire une installation provisoire de mise à la terre de la cloison, en fixant un fil électrique à celle-ci, en le déroulant à l’extérieur et en le reliant à un piquet de terre enfoncé dans le sol. Une fois que ce travail aura été effectué et qu’une nouvelle nuit aura été passée dans la maison, je la prie de me téléphoner pour me dire si les ennuis ont ou n’ont pas cessés…

Ainsi fut résolue cette histoire, sans avoir eu à me déplacer, simplement à la suite d’un petit interrogatoire. Comme quoi, le paranormal, contrairement aux apparences, a sa propre logique !

 

Guy BOUSSIRON (anecdote extraite de mon livre "Les thérapeutes de l'habitat et des lieux, précis de géobiologie", paru aux Editions Alexandra de Saint-Prix), 25/07/2023

 

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